- 17 November 2022
- Posted by: Abdramane
- Category: Actualité

L’audit : la nécessité d’un parcours financier ?
On peut penser que l’audit est réservé uniquement à des personnes dont le parcours scolaire se résume à un parcours d’auditeur financier. Néanmoins, cela n’est pas toujours le cas. En effet, l’audit présente plusieurs facettes, qui seront développées par la suite. En ce qui concerne l’audit des systèmes d’information, un master en finance ne sera pas suffisant comme nous l’explique Nicolas Defresne, Auditeur en Systèmes d’Information à la Banque Postale : « Un master en finance ne sera pas suffisant pour accéder à un poste d’auditeur des systèmes d’information en Banque, ou dans tout autre secteur. La particularité du domaine est d’être très structuré, avec une myriade de référentiels de bonnes pratiques très matures, reconnus mondialement, et adressant tous types d’activités : la gouvernance, l’exploitation, la gestion de projet, la cybersécurité, … La connaissance d’au moins une partie de ces bonnes pratiques est un prérequis pour auditer les activités d’une DSI ».
De plus, comme l’explique Adam Mesbahi, Forensic Investigations & Litigations Service chez Mazars, le master en finance n’est pas une nécessité pour travailler dans un cabinet d’audit : « Avoir un master en finance n’est pas du tout un prérequis pour travailler dans un groupe d’audit. Cela se manifeste notamment par le nombre de personnes qui rejoignent le cabinet tous les ans avec un diplôme d’ingénieur. Ce n’est pas également indispensable dans la mesure où dès les premières semaines chez Mazars, on assiste à une série de formations qui ont pour vocation de mettre à niveau l’ensemble des collaborateurs sur les différentes lignes de métier ».
Néanmoins une certaine connaissance de monde de la finance et de la comptabilité reste nécessaire pour le métier d’auditeur. C’est ce que nous explique Justine Vanacker dans son interview exclusive pour Dogfinance, auditrice chez In Extenso : « Un master en finance n’est pas indispensable pour travailler dans un service d’audit mais il faut tout de même disposer d’un bagage universitaire ou d’une expérience professionnelle solide en comptabilité, finance, contrôle de gestion ou audit. Le niveau master est de plus en plus demandé dans la profession ».
L’audit, un secteur à plusieurs facettes
En effet, il existe de nombreuses différences entre l’audit interne, l’audit externe et l’inspection générale.
L’audit interne donne une valeur ajoutée à l’entreprise dans sa stratégie et ses résultats. L’auditeur interne est salarié de l’entreprise, pour rassurer les parties prenantes de l’entreprise, il va certifier les comptes, et analyser et conseiller les différents secteurs de l’entreprise. C’est ce que nous explique Noé dans son interview : « L’audit interne à lui pour but de concevoir ces différents moyens de contrôle mis en place au sein de l’entité sur des sujets plus variés que la finance. Il fait généralement partie de cette entité et ses tâches ont pour but d’améliorer le niveau d’efficacité de processus au sein de l’entreprise ».
A contrario, l’auditeur externe travaille pour une entreprise tierce, un ‘’Big Four’’ par exemple (EY, KPMG, Deloitte, PwC). Il a pour objectif de certifier les comptes. Il est indépendant à l’entreprise qu’il audit et surtout, il doit garantir l’exactitude des résultats. Les missions sont légales et sont soumises à des normes légales.
« L’audit externe constitue avant tout une mission légale qui permet d’émettre une opinion sur les états financiers présentés par l’entreprise à travers un examen indépendant et formel. Un auditeur externe travaille généralement dans un organisme indépendant qui est mandaté par l’entreprise pour effectuer la certification de ses comptes » Adam Mesbahi, Forensic Investigations & Litigations Service chez Mazars.
Dans ce secteur, l’inspection générale joue un jeu. L’inspecteur général effectue un bilan des activités d’une banque. Il rapporte directement au directeur général. Ces inspecteurs sont chargés d’assurer un contrôle approprié des risques et des exigences réglementaires auxquelles la banque se conforme, et constituent en même temps une entité indépendante de tout autre département. « La différence vient surtout du contexte réglementaire : l’arrêté du 3 novembre 2014 impose aux établissements bancaires un contrôle périodique, qui vient concourir au dispositif global de maîtrise des risques. A ce titre, l’Inspection Générale cible dans ses investigations en priorité des catégories de risques identifiées dans la réglementation, par exemple le risque de crédit, de taux ou de liquidité, mais également tous les risques opérationnels » Nicolas Defresne, Auditeur en Systèmes d’Information à la Banque Postale.
Les métiers de l’audit peuvent également avoir une portée internationale, comme nous l’explique Claire Marquet, Auditrice interne chez RCI Bank and Services : « La dimension internationale en tant qu’auditrice rajoute de la complexité et donc de nouveaux défis, en effet la réglementation diffère entre les pays, même si le socle peut être commun, par exemple les guidelines de l’EBA dans le cas de pays européens. Cela permet aussi de découvrir des fonctionnements et cultures différents, par exemple, on ne travaille pas de la même manière pour un audit en Corée du Sud, en Italie ou encore en Russie ».
Les softskills pour devenir auditeur
Un sens du relationnel est plus qu’essentiel dans le métier d’auditeur. En effet, en contact avec les clients ou les parties prenantes de l’entreprise, l’auditeur doit savoir être à l’écoute, curieux et avoir une certaine aisance à l’oral.
« Nous nous déplaçons beaucoup dans des organisations et dans des secteurs d’activité très différents. En contact permanent avec nos clients, il faut avoir un bon sens du relationnel, être à l’aise à l’oral et curieux des diversités. C’est un métier de réflexions mais aussi de contacts divers » Justine Vanacker, auditrice chez In Extenso.
De plus, comme évoqué précédemment, une maîtrise de l’informatique devient de plus en plus importante comme l’explique Thomas Lesobre, Chef de projet SAP & Délégué aux données financières (CDO) chez Air France : « La finance étant de plus en plus digitalisée, il faut une appétence pour les systèmes d’information, au-delà d’être à l’aise avec les chiffres et les données plus largement car la performance extra-financière devient aussi importante que la performance financière ».
L’avenir de l’audit
Le métier d’auditeur est déjà en pleine mutation. En effet l’air du digital oblige les secteurs d’activités à se repenser, et l’audit n’y échappe. Les outils sont de plus en plus dématérialisés, la place de l’intelligence artificielle devient prépondérante. C’est ce que nous explique Noé Didier, Auditeur chez In Extenso, dans son interview : « La première preuve est l’obligation de dématérialisation des factures dès 2023. De nouveaux moyens de contrôle seront développés avec l’évolution des technologies et de l’IA. Déjà aujourd’hui, à l’aide d’un logiciel, nous sommes capables d’analyser un FEC et d’en ressortir les anomalies en quelques secondes ».
Source : Dogfinance